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Windows 10 S – le retour de Windows RT ?

Mis à jour le 08/06/2020

Lors de son Educational Event, Microsoft a présenté Windows 10 S ! Un Windows qui rappelle fortement Windows RT avec lequel Microsoft s’est puissamment vautré ! Dans la vidéo de Engadget ci-dessous, on nous explique en quoi c’est différent de RT qui était lui réservé aux processeurs ARM, et donc à des appareils peu puissants et peu convaincants. Le principe est pourtant le même : on ne peut installer que les applications du store.

Limitation au Windows Store

Il est évident que le fait de pouvoir installer uniquement les applications du Store est un atout considérable en termes de sécurité. Mais le problème reste la pauvreté du Store, ce qui expliquait le flop de Windows RT qui a été très vite abandonné. Peut-être même trop vite.

L’autre atout considérable de Windows 10 S et de sa limitation au Windows Store est l’impact sur l’autonomie des ordinateurs portables. Le Surface Laptop, présenté à la même conférence, est un ultrabook classique mais très haut de gamme. (Classique parce que l’écran ne se détache pas ou ne tourne pas à 360°). Par contre il reste tactile. Ce portable est donc étrangement livré sous la version « limitée » Windows 10 S. Ainsi Microsoft peut vanter une puissance et une autonomie supérieures à n’importe quel Macbook. On nous promet plus de 14 heures en lecture vidéo. Microsoft nous annonce des PC Windows 10 S à partir de 189 $ (fabriqués par d’autres marques), tandis que le Surface Laptop a un prix compris entre 1000 et 2500 $ selon la configuration (1000 $ pour un Core i5, 4 Go de RAM et SSD 128 Go).

Pour l’école

Selon Microsoft, cette version de Windows est surtout adaptée pour les établissements scolaires. Par exemple, on pourra sauvegarder une configuration d’un des PC sur clé USB pour pouvoir ensuite configurer tous les autres PC de la classe de la même façon. Les sessions de cours resteront accessibles pour les élèves absents etc … rien de bien extraordinaire. Apparemment pour Microsoft, la fonction surligner des pages internet avec Edge est le summum de la fonction éducative ! D’autres fonctions de sécurité et de partage qui n’étaient disponibles que dans la version pro et entreprise sont disponibles, comme Bitlocker par exemple qui permet de chiffrer le disque dur (ou SSD).

Une version de Teams pour l’école a aussi été dévoilée. Pour ceux qui connaissent Slack, c’est l’équivalent. Un outil de collaboration, qui comprend chat à plusieurs, et organisation par sujets, partage de documents etc …

Les élèves pourront jouer à Minecraft en cours … d’initiation au code, avec le logiciel Codebuilder intégré dans le jeu. Ils pourront créer leur propre contenu ou modifications et voir le résultat directement dans l’environnement de Minecraft. Ce qui est plutôt plus fun que de coder une boule de billard qui rebondit sur les bords de l’écran (souvenirs, souvenirs).

Microsoft impose Edge et Bing

Le gros point noir de cette version de Windows, en plus de la limitation au Windows Store qui peut s’argumenter, c’est qu’il sera impossible de changer de navigateur internet par défaut. Il sera possible d’en installer d’autres depuis le store, même s’ils sont bien moins performants que Edge il faut bien le dire (Chrome, Firefox, Opera, Vivaldi, Yandex et autres n’y sont pas présents). Edge passe encore donc, surtout que les extensions les plus importantes sont maintenant disponibles (Adblock, Lastpass …). Par contre imposer Bing comme moteur de recherche par défaut, de surcroît sans pouvoir en changer, est pour moi un véritable scandale ! Gageons que l’Union Européenne ne laissera pas passer cet abus comme elle a su le faire auparavant.

De toutes façons, je ne comprend toujours pas pourquoi l’administration, l’école et l’université ne sont pas encore passés à des solutions Open Source comme des distributions Linux et LibreOffice etc … L’objectif de Microsoft est bien d’habituer les enfants à utiliser tous ses services et produits et à les en rendre accros. On sait tous la difficulté à changer ses habitudes en informatique. Si Microsoft a bien réussi à imposer Windows et son Office dans le monde, il lui reste à contrer Google Chrome et le moteur de recherche Google et accroître ainsi son chiffre d’affaire sur le secteur de la publicité en ligne.

La revanche du Netbook … ou pas

Si je calcule bien, c’est la 4e tentative d’imposer le Netbook dans le monde de l’ordinateur portable. (définition : PC portable dont la caractéristique première est qu’il est bon marché – entre 200 à 300 €. Les caractéristiques secondaires sont la légèreté et l’autonomie qui doivent en faire un objet nomade. Or, ces 2 dernières caractéristiques combinées à celle du prix oblige les constructeurs à se tourner vers des composants certes peu énergivores, mais trop peu puissants également).

La première génération étaient de tous petits PC de 11″ avec une résolution d’écran ridicule qui n’affichait que la moitié d’une page internet. Ça tournait sous ce vieux Windows XP (à l’époque de Windows 7) parce que c’est tout ce que pouvait faire tourner les premiers processeurs Atom d’Intel. Et pourtant ça ramait ! Mais comme ça ramait ! Quelle ne fut pas la déception des acquéreurs qui étaient toujours à la limite de fracasser ce PC de merde contre le mur. Cette première tentative avait été à l’initiative d’Intel qui voulait créer un nouveau marché pour vendre plus de processeurs.

Google s’y est ensuite essayé avec encore moins de succès. Les portables sous Chrome OS ne se sont pas vendus. Ici le problème n’est pas la lenteur de l’engin mais sa limitation en termes d’applications … En fait il n’y a qu’une seule application : Chrome. Le reste sont des applications web. Alors n’enterrons pas Chrome OS aussi vite, car Google a décidé de rendre compatibles les applications Android. Ce qui pourrait rendre enfin ces machines intéressantes. Wait & see.

La 3e tentative est aussi la plus courte et douloureuse : Windows RT. Une version de Windows 8 spécialement conçu pour les processeurs ARM (les mêmes que les smartphones). Mais des appareils qui ne pouvaient installer que les applications du Store. Et c’est la pauvreté de celui-ci qui amena Microsoft à abandonner Windows RT.

Une 4e tentative donc, la 2e du fait de Microsoft. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, je ne vois pas pourquoi Windows 10 S réussirait là où Windows RT a échoué. Ils pensent peut-être qu’une version complète d’Office disponible sur le Store suffit. Ce qui sauvera les constructeurs qui se sont associés au projet, c’est que les futurs clients, une fois qu’ils se seront rendu compte à quel point cette limitation est handicapante, pourront débourser un peu plus de sous sur le Store pour faire une mise à jour vers Windows 10 Pro classique. Ce que feront, j’en suis sûr, 90 % des futurs possesseurs de ce fabuleux mais cher Surface Laptop.

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